Il était une fois, un renard sachant chasser… Les yeux rivés sur sa proie et les oreilles dressées sur la tête, ce renard roux, sur le point d’attraper son repas, semble suspendu dans les airs. Bientôt il attrapera un mulot, et retournera dans sa tanière, loin du regard des Hommes. Cette scène est d’autant plus insolite qu’elle s’est déroulée chez nous, au Lac du Héron. Et elle serait restée confidentielle sans le talent de Frédéric Dumortier, photographe villeneuvois.
Frédéric Dumortier est un photographe autodidacte. Saisi par les récits et les clichés des magazines de voyage, il consacre son premier salaire, à l’âge de 16 ans, à l’achat d’un appareil photo. Bien décidé à lui aussi parcourir le monde pour en révéler la beauté, il entreprend plusieurs voyages dont il compile les impressions dans des livres.
Loin de chercher à faire des mises en scènes, Frédéric préfère garder ses sens en éveil pour accueillir ce que la providence lui présente. Parfois les compositions se créent sous ses yeux, à lui d’être assez rapide pour immortaliser l’instant.
En Inde, par exemple, ce sont les rencontres qui ont dirigé son objectif. Un regard, une apparition, une étoffe… De tout ce qui interpelle Frédéric naît un moment d’échange, une complicité fugace entre deux personnes, plus forte que la barrière des langues.
Frédéric se souvient de chaque personne qu’il a photographiée. « Cette dame a attiré mon regard par les couleurs de son vêtement. D’abord toute courbée, elle s’est fièrement redressée quand je lui ai demandé de la prendre en photo. »
Il revient aussi avec émotion sur le festival de Pushkar dans le Rajasthan, qu’il s’était promis de visiter lorsqu’il l’a découvert dans un reportage des années plus tôt.
Changement d’atmosphère radical avec la Norvège. Ici, Frédéric s’adonne à son genre de prédilection : la photographie de paysage.
En bon explorateur, il n’hésite pas à braver les éléments pour nous dévoiler la rude splendeur du pays nordique. En évoquant les avalanches qui l’ont bloqué plusieurs jours ou encore les séances photo en pleine tempête, il déclare : « C’était assez Rock ‘n’ Roll mais tellement plus intéressant que de photographier un ciel bleu sans nuages ! »
En se plongeant dans l’immensité de ces paysages, on ressent presque le froid s’emparer de nous et le vent balayer notre visage. La présence de l’Homme, uniquement perceptible par le rouge des habitations qui se détache du bleu de la nature, semble parfois dérisoire dans cette étendue de roche et de glace. Frédéric témoigne : «L’homme n’est pas grand chose lorsque les éléments se déchaînent. »
Frédéric, toujours à l’affût, n’a pas besoin de se rendre à l’autre bout du monde pour trouver une bonne image. Quel regard porte notre photographe sur Villeneuve d’Ascq?
« J’adore le Lac du Héron pour sa nature et sa faune. Toutes les saisons ont leur charme et apportent une lumière qui leur est propre. L’automne avec ses couleurs jaunes et orangées, l’hiver avec ses brumes, ses ambiances givrées et son manteau de neige; et le printemps, avec ses primevères et ses anémones des bois. Et l’été, avec toute sa faune, il y a toujours un cliché intéressant à faire. »
Le talent de Frédéric est de nous faire voyager, que ce soit en nous immergeant dans des cultures ou des paysages inconnus, ou en nous offrant un nouveau regard sur ce qui nous est familier.
En 2022, Frédéric a gagné le premier prix du prestigieux festival de Montier en Der dans la catégorie paysage pour ces vues norvégiennes ! Retrouvez le palmarès en cliquant sur ce lien.
Pour continuer de voyager avec Frédéric, suivez-le sur Instagram @fred_dum_photos !